Pour le président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique, familier du Palais royal, et des arcanes de la politique française, le nouveau monde post-pandémique aux prises avec le conflit majeur de l’Ukraine doit permettre de redéfinir la relation entre le Maroc, la France et l’Union européenne.
Illustration : Marina Mathonnat
Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, comment le Maroc s’adapte-t-il aux conséquences de cette crise majeure ? Abdelmalek Alaoui Cette crise a été un séisme pour le Maroc. L’Office national de l’eau et de l’électricité, principal poumon énergétique du pays, a vu son déficit récurrent d’environ un milliard d’euros tripler en quelques mois. Vu que le Maroc n’a ni pétrole ni gaz, et que son mix énergétique est en transition, la facture énergétique a absorbé une grande partie des fonds qui étaient destinés à la relance de l’économie. Politiquement, le gouvernement d’inspiration libérale d’Aziz Akhannouch, qui venait d’arriver au pouvoir, s’est retrouvé lesté par les urgences du moment. Le Maroc est loin de l’Ukraine, mais l’impact du conflit qui s’y déroule est énorme pour4555